Premiers Résultats et méthodologie

Principaux enseignements


Ces premiers résultats doivent être pris pour ce qu'ils sont : des estimations provisoires donnant des indications sur les ordres de grandeur (voir l'article plus bas : « Méthodologie, limites et pistes d'approfondissement »).


D'après notre estimation, en un an, la cité scolaire émet autour de 3 343,45 tonnes de CO2 par an. Ceci représente 1,63 tonne de CO2 par usager de l'établissement.

 

Les enseignements principaux sont les 
suivants : les transports domicile-cité scolaire (62%), le chauffage au gaz (20%) et la restauration (12%) représentent à eux trois 94% des émissions totales annuelles de la Cité Scolaire Blaise Pascal de Longuenesse.

Détail des données par poste d'émission

Ce tableau présente les données que nous avons obtenues par postes d'émission. Les chiffres sur la restauration et sur les constructions ont été obtenues auprès de Mme Leroy. Mme Thacker et M. Delbecques ont transmis les informations nécessaires en ce qui concerne les consommables informatiques. Pour les déplacements, un questionnaire a été conçu, distribué et dépouillé par les membres de l'atelier. Les données sur la consommation d'eau, d'électricité, de gaz naturel et de papier sont tirées d'un document interne à l'établissement.

Méthodologie, limites et pistes d'approfondissement

La méthodologie du bilan carbone est complexe et nécessite, pour être menée à son terme, des compétences et une somme de travail impressionnante. Plutôt que de se lancer dans un projet titanesque, les élèves et leurs enseignants ont choisi de poser les premiers jalons d'un bilan carbone simplifié destiné à saisir les ordres de grandeurs portant sur les principaux postes d'émission. Il s'agit ainsi d'un work in progress dont les données provisoires doivent être prises pour ce qu'elles sont : des estimations approchées.


Pour mener à bien ce projet, les participants de l'atelier ce sont appuyés sur une méthodologie proposée par les associations Avenir Climatique et Bilan Carbone (propriétaire actuelle de la méthodologie bilan carbone) et présentée dans un MOOC disponible en ligne (1). Ce cours en ligne est destiné aux étudiants soucieux d'établir le bilan carbone de leur campus, ses recommandations ont donc été adaptées aux spécificités d'une cité scolaire comme celle de Blaise Pascal.


L'année civile de référence retenue a été 2018 bien que, pour ce qui concerne les déplacements domicile-cité scolaire il ait fallu se satisfaire de données portant sur l'année scolaire 2019-2020.


Le périmètre pris en compte est le suivant. Outre, les émissions directes de gaz naturel (scope 1) , la consommation d'électricité (scope 2) a naturellement été incluse dans l'enquête. En ce qui concerne les émissions indirectes il a été décidé de retenir les transports domicile-cité scolaire des personnels et des élèves, la consommation de nourriture au restaurant scolaire, le mobilier et les consommables, les bâtiments et travaux datant de moins de vingt ans.


N'ont pas été pris en compte mais devraient l'être dans une version plus complète du bilan carbone : le fret routier, les voyages scolaires, les services (assurances, abonnements, contrats, etc.), les émissions d'halocarbures, les machines et certains équipements de la cité scolaire.


De plus, certaines des données sont basées sur des estimations plutôt que sur des chiffres exacts. Connaître les émissions de CO2 générées par une activité revient à multiplier une consommation par un facteur d'émission. Par exemple, pour connaître le CO2 émis par un trajet, il faut connaître le kilométrage (consommation) et la quantité de CO2 émise par kilomètre parcouru (facteur d'émission). Dès lors, l'incertitude peut porter soit sur la consommation, soit sur le facteur d'émission, soit sur les deux données.


Pour connaître un facteur d'émission, il faut se référer la base carbone de l'ADEME (2), pour obtenir une donnée sur la consommation, il convient d'identifier une personne ressource dans l'établissement susceptible de connaître l'information recherchée. Par exemple, pour connaître les émissions de CO2 liées à la restauration nous avons demandé à Mme Leroy, l'intendante, quel était le nombre exact de repas distribué lors de l'année 2018. Puis, nous avons multiplié ce chiffre par le facteur d'émission du repas moyen d'un français. Ici, l'incertitude porte sur le facteur d'émission alors que celui lié à la consommation est exact. En effet, nous connaissons à l'unité près le nombre de repas par an mais nous sommes contraints de faire l'hypothèse selon laquelle le facteur d'émission d'un repas au lycée Blaise Pascal est égal au facteur d'émission moyen d'un repas en France. En réalité, ce facteur est peut-être inférieur ou supérieur. Néanmoins, cette manière de procéder permet d'appréhender correctement l'ordre de grandeur. Une manière plus rigoureuse de calculer ce chiffre consisterait à examiner les factures afin de connaître les quantités et les types de nourritures commandées par l'établissement.


Un défi important a consisté à construire une estimation des quantités de GES émis par les déplacements domicile-lycée. Des premières estimations rapides fondées sur des hypothèses simplificatrices nous laissaient penser que ces déplacements devaient représenter le poste d'émission le plus important, aussi un de nos objectifs principaux consistait à affiner les données dont nous pouvions disposer. La difficulté principale consistait à connaître quels étaient les modes de déplacement et la durée des trajets des usagers de la cité scolaire. Pour répondre à ces interrogations, un questionnaire a été distribué et a été complété par 101 lycéens, 46 collégiens et 20 membres du personnel. Les résultats ont été extrapolés par catégorie : la moyenne des 101 lycées l'a été pour les lycéens dans leur ensemble, celle des collégiens pour les collégiens et celle des membres du personnels pour ces mêmes membres. Un défaut de conception affecte l'interprétation de certains questionnaires dans la mesure où il n'a pas été anticipé que certains élèves se déplacent parfois en voiture et parfois en bus. Chaque fois que cette ambiguïté a eu lieu nous avons fait l'hypothèse que l'élève prenait le bus un jour sur deux et la voiture le reste du temps. Encore une fois l'ordre de grandeur obtenu devrait être le bon mais une meilleure conception du questionnaire devrait permettre d'obtenir des données plus fiables.


En un mot l'ensemble des chiffres établis permet d'établir une première estimation qui autorise à hiérarchiser les postes d'émission et à désigner des premières priorités mais la précision de ces données ne doit pas être surestimée. Les marges de progression sont nombreuses : prise en compte des postes manquant, dépouillement des factures liées à la restauration, élaboration d'un nouveau questionnaire.





(1) : https://www.youtube.com/watch?v=lckeZbjkV7A&list=PLdH9a0PxXSylplEuJz73YpOtoK5nDChm-

(2) https://www.bilans-ges.ademe.fr/fr/accueil/contenu/index/page/decouverte/siGras/1